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Alençon, ville protestante

Je commence cet article par un extrait lu dans le magazine Géo-Histoire d’août 2021 (n°58) intitulé : Alençon, le temple du protestantisme

« En 1509, Marguerite de Valois-Angoulême, alors âgée de 17 ans, épouse le duc d’Alençon. Veuve en 1525, elle se remarie deux ans plus tard avec Henri d’Albret, roi de Navarre, ce qui fera d’elle la grand-mère du futur Henri IV. Fascinée par les idées nouvelles, elle continue de séjourner à Alençon où elle tient une cour et accueille des esprits libres. »

Marguerite de Valois-Angoulême

Ainsi, Alençon est touchée par les idées réformistes.

L'article continue : 

«  Si Marguerite ne s’est pas convertie au protestantisme, c’est uniquement par égard pour le roi (François Ier), son frère. Elle fera pourtant d’Alençon la première ville de Normandie acquise à la Réforme, accueillant les prédicateurs persécutés de la nouvelle foi, comme Michel d’Arande ou Pierre Caroli. »

Cependant, les tensions entre catholiques et protestants sont importantes comme dans le reste du royaume.

Le XVIème siècle est celui des guerres de religions. Vous avez probablement entendu parler du massacre de la Saint-Barthélémy. Je vous laisse vous renseigner. Si vous n’aimez pas lire des articles scientifiques, je vous conseille de lire le roman « La Reine Margot » d’Alexandre Dumas, qui donne une idée de cette période, même si c’est très romancé.

Massacre de la Saint-Barthélémy qui a eu lieu à Paris en 1572, auteur François Dubois

En 1598, Henri IV est roi de France : il est un protestant converti au catholicisme, il promulgue un Édit de Tolérance, l’Édit de Nantes, pour la cohabitation des deux religions. 

Henri IV

Au XVIIe siècle, les protestants d'Alençon jouent un rôle important dans l’artisanat et le commerce. Ils détiennent des postes importants de la ville, même si leur situation reste précaire, dans un climat religieux qui reste tendu.

La Dentelière de Vermeer :  Alençon est une ville célèbre pour sa dentelle et le Point d'Alençon

Dans le bocage, quelques places protestantes sont installées. 

Sous Louis XIV, les persécutions s’intensifient, menant à la révocation de l’Édit de Nantes et à la fermeture des temples en 1685. 

La Révocation de l'Édit de Nantes 

Les enlèvements d’enfants et les conversions forcées ont alors lieu à Alençon et partout ailleurs.

Dans un extrait du Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de l'Orne, année 1937 (Tome 12), Il existe une liste des familles protestantes après 1685, avec leurs adresses, sûrement dans le but de connaître le nombre de protestants encore à Alençon et le nombre d’enfants à convertir au catholicisme.

Beaucoup de protestants d’Alençon s’exilent aux Pays-Bas ou en Angleterre, tandis que d’autres abjurent sous la contrainte. Les Protestants qui résistent vivent leur religion dans la clandestinité. 

Scène de Dragonnades (persécutions des protestants jusque chez eux)

Aux archives de l’Orne, on trouve des registres paroissiaux protestants qui contiennent des actes de baptêmes, mariages, sépultures rédigés par les ministres de la religion prétendue réformée. On trouve aussi des abjurations.

Abjuration :  renoncer à sa religion et se convertir.

 

 

 

Passionnant n’est-ce pas ?

Bonnes recherches à tous !

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